TOUT SAVOIR SUR LE BILAN INFLAMMATOIRE


Qu’est-ce que le bilan inflammatoire ?

 

La réaction inflammatoire est l’un des modes de réponse les plus fréquents de l’organisme face à une agression. Elle peut relever de nombreuses causes : une infection, une maladie inflammatoire chronique (rhumatologique, articulaire, digestive…), une maladie immunologique (maladies auto-immunes), une maladie inflammatoire des vaisseaux (vascularite), un cancer, un traumatisme…

Le bilan inflammatoire permet de faire le diagnostic d’un processus inflammatoire, peut orienter le diagnostic de la cause et aide au suivi de l’évolution de la maladie, jusqu’à la guérison.

 

 

Quelles analyses faire ?

 

  1. La vitesse de sédimentation (VS) – Prélèvement par prise de sang veineux

Cette analyse consiste à observer la sédimentation des globules rouges du sang et à mesurer, au bout d’une heure, la hauteur du plasma surnageant dans un tube de sang.

Elle est utilisée pour le dépistage et la surveillance des processus inflammatoires et infectieux.

 

 

  • Quelles sont les précautions particulières à prendre ?

 

Il n’est pas obligatoire d’être à jeun pour le prélèvement. Penser à signaler d’éventuels traitements en cours car certains médicaments peuvent modifier la VS (oestrogènes, anti-inflammatoires).

 

  • Comment est interprété le résultat ?

 

Physiologiquement, la VS augmente avec l’âge (après 45 ans) et au cours de la grossesse (à partir du second trimestre) où elle peut atteindre 40 à 50 mm à la première heure.

En pathologie, elle augmente en cas d’inflammation ou d’infection (provoquant une réaction inflammatoire de l’organisme).

La VS est un bon examen de dépistage pour éliminer un syndrome inflammatoire, lorsqu’elle est normale. En revanche, ce n’est pas un très bon examen diagnostique d’une inflammation car elle peut être normale au début d’un processus inflammatoire et, inversement, elle augmente dans différentes circonstances sans inflammation : en cas d’anémie, d’insuffisance rénale chronique, ou au cours de la grossesse.

Pour le diagnostic d’une maladie inflammatoire ou infectieuse, il faut lui préférer la C-réactive protéine (CRP). En réalité, la VS est peu utile aujourd’hui, sauf dans quelques maladies rares, les vascularites.

Néanmoins, une VS très augmentée conduit dans la majorité des cas au diagnostic d’infection, de cancer, d’hémopathie ou de vascularite.

 

 

2- La C-réactive protéine – Prélèvement par prise de sang veineux

 

Cette protéine fabriquée par le foie est un marqueur biologique très performant d’inflammation ou d’infection.

 

  • Quelles sont les précautions particulières à prendre ?

 

Il n’est pas obligatoire d’être à jeun pour le prélèvement. Penser à signaler d’éventuels traitements en cours par un antibiotique car, s’il est efficace sur l’infection en cours, il va faire baisser la CRP.

 

  • Comment est interprété le résultat ?

 

La CRP augmente très vite (en quelques heures) et beaucoup en cas d’inflammation ou en cas d’infection, surtout d’infection par une bactérie. Elle diminue tout aussi rapidement lorsque le traitement antibiotique est efficace sur l’infection et se normalise à la guérison.

Elle augmente également au cours des maladies inflammatoires chroniques de type vascularites ou cancers.

Au cours d’une inflammation aiguë, la CRP augmente beaucoup plus tôt que la VS. En fin d’inflammation, la CRP diminue plus vite que la VS. Ses variations sont donc plus rapides que celles de la VS.

Le dosage de la CRP permet aussi de suivre l’évolution de maladies inflammatoires chroniques comme les vascularites, et ainsi, d’adapter les doses de traitement anti-inflammatoire. Sous traitement efficace, la CRP se normalise en quelques jours. Si elle ré-augmente, il faut surveiller l’apparition de signes de reprise évolutive de la maladie.

 

 

  1. Electrophorèse des protéines sériques – Prélèvement par prise de sang veineux

C’est une méthode d’analyse qui permet de séparer différentes catégories de protéines dans le sérum et d’étudier leurs variations. Elle est souvent prescrite dans un bilan général et peut être utile dans le contexte d’une maladie inflammatoire.

 

  • Quelles sont les précautions particulières à prendre ?

 

Il n’est pas obligatoire d’être à jeun pour le prélèvement. Penser à signaler si vous avez passé récemment un examen radiologique (scanner ou IRM) avec injection de produit de contraste car ils peuvent interférer avec cette analyse.

 

  • Comment est interprété le résultat ?

 

La séparation électrophorétique des protéines sériques donne 5 fractions (albumine, alpha1 globulines, alpha2 globulines, bêtaglobulines et gammaglobulines), chacune d’entre elles contenant des protéines intervenant dans les mécanismes de l’inflammation.

Une hypoalbuminémie est présente lors des syndromes inflammatoires sévères. L’élévation des alpha1 globulines est observée lors d’un processus inflammatoire à son début, tandis que l’augmentation des alpha2 globulines évoque un syndrome inflammatoire constitué.

Une hypergammaglobulinémie polyclonale peut être le témoin d’un processus infectieux ou d’une maladie inflammatoire chronique.

 

 

  1. Autres marqueurs d’inflammation : la procalcitonine (PCT), le fibrinogène, l’orosomucoïde et l’haptoglobine – Prélèvement par prise de sang veineux

 

  • Quelles sont les précautions particulières à prendre ?

 

Il n’est pas obligatoire d’être à jeun avant prélèvement pour ces analyses.

 

  • Comment sont interprétés les résultats ?

La procalcitonine ou PCT s’élève tôt, comme la CRP, au cours d’un processus inflammatoire, et même encore plus rapidement. Elle est plutôt utilisée pour le diagnostic d’infection bactérienne chez les enfants et pour le diagnostic et le suivi des infections sévères, notamment en réanimation, où elle fournit une aide à l’initiation ainsi qu’à l’arrêt d’un traitement antibiotique.

Le fibrinogène est un bon marqueur d’inflammation, mais il s’élève plutôt à la phase tardive de l’inflammation.

L’orosomucoïde et l’haptoglobine s’élèvent également à la phase tardive de l’inflammation, mais aussi dans d’autres circonstances comme la prise d’oestrogènes, ou un syndrome néphrotique.

 

 

Glossaire

 

Anémie : abaissement au-dessous du niveau normal de l’hémoglobine fonctionnelle totale circulant dans le sang.

Hémopathie : maladie du sang.

Macrocytose : augmentation de la taille des globules rouges, définie par un volume globulaire moyen > 100 fl.

Sérum : liquide sanguin dans lequel baignent les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes.

Syndrome : ensemble de symptômes.

Syndrome néphrotique : maladie au cours de laquelle le rein ne joue plus son rôle normal de filtre, laissant passer en grande quantité dans les urines des protéines du plasma.

Vascularites : maladie inflammatoire des artères (vaisseaux).


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