Première preuve d’infection humaine par Xiphinema brevicollum


Par les docteurs Dr. Djamel Haouchine, Dr. Stéphane Mantelet, Dr. Anthony Marteau, Dr. Sophie Brun, Dr. Philippe Dabi, Dr. Meryem Abbas ArezkiIzri, Dr. Mohammad Akhoundi

 

Les Xiphinema, connus sous le nom de nématodes dagues, sont des nématodes phytopathogènes migrateurs qui se nourrissent d’une vaste gamme de plantes hôtes. Ils appartiennent à la famille des Longidoridae avec 260 espèces nominales répandues dans le monde entier. Ils sont parmi les genres les plus importants de nématodes végétaux causant des dommages directs et indirects à une grande variété de plantes sauvages et cultivées en se nourrissant directement des cellules des racines ou en transmettant plusieurs virus phytopathogènes. Outre l’effet phytoparasite, ils causent des dommages économiques aux arbres fruitiers et aux récoltes agricoles.

 

En mars 2021, un patient souffrant de douleurs abdominales sévères s’est rendu dans un laboratoire Bioclinic à Paris sur recommandation de son médecin. Les analyses ont démontré que ce patient a été infecté par le parasite Xiphinema, très probablement en mangeant des aliments contaminés. C’est le premier cas d’infection humaine ou animale par X. brevicollum rapporté dans la littérature médicale.
Pour le traitement, l’albendazole (400 mg/j) a été prescrit pendant 10 jours. Une évolution favorable, notamment une numération normale des éosinophiles et l’absence de douleurs abdominales, a été observée dans les deux semaines suivant le traitement.

 

Les changements bioécologiques tels que l’urbanisation, la destruction des forêts, l’augmentation des déchets et la surpopulation entraînent un rétrécissement de la niche écologique et de la proximité de la faune et des animaux, ce qui se traduit par davantage d’interactions entre les hôtes intermédiaires ou définitifs et les parasites. En outre, des facteurs socioculturels, notamment l’évolution des habitudes alimentaires, la consommation d’aliments non lavés, insuffisamment cuits ou crus, contribuent à la réémergence de parasites zoonotiques et à l’apparition de maladies chez l’homme.

 

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